Qui a asséché les marais ?
Qui a ouvert ces larges avenues ?
Qui a planté les palmiers de la promenade ?
Qui a accueilli le premier estivant ?
Qui choisit cette ville pour y passer juillet ?
Qui feuillète ces brochures à la pause-déjeuner ?
Qui rêve de sardines et d’oursins dans le train de St Lazare ?
Qui compte les jours ?
Qui plonge dans la mer d’huile ?
Qui arpente les ruines cathares ?
Qui achète les cartes postales, les jolis timbres ?
Qui se fait belle pour le feu d’artifice ?
Qui balaie le sable dans la location ?
Qui cuisine ?
Qui entend les menaces, les cris ?
Qui longe la promenade, seule, quand il reste furieux à la maison ?
Qui remballe les nattes et le monoï ?
Qui boucle les valises le 31 ?
Qui ferme les volets sur l’été 79 ?
Qui jette un dernier regard sur la mer, tourne la tête et demande : « Vers où l’Algérie ? »
Qui ?
Qui ne reverra jamais les Corbières ?
Qui passera l’été 80 à Paris ?
Qui pleurera le sable, les vagues, les apéros ?
Qui, imperceptiblement, renonce ?
Qui ?
Qui par déprise ?
Qui par dégoût ?
Qui par rupture ?
Qui par volonté ?
Qui par l’alcool ?
Qui par la fumée ?
Qui par l’illusion ?
Qui par le cancer ?
Qui ?
Très beau poème. Poignant. Tant de questions sans réponse.
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Who by fire
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