D’octobre 2010 à juillet 2011 j’ai régulièrement rendu visite aux Gentianes

« Les Gentianes » était une barre solitaire qui, mois après mois, s’est dépeuplée.

Le vent contre le métal, le battement des ailes des oiseaux ont remplacé les rencontres d’ascenseur, les discussions dans les halls.
Tranche par tranche les Gentianes se sont vidées d’habitants.

Le silence des lieux privés d’humanité a grandi.

Cette liste embuée longtemps a survécu.
Il importe de la conserver.


Face aux Gentianes que les autorités, peu à peu, condamnaient, le grand tapis des morts continuait à se remplir.



Bientôt le vent d’ouest soufflerait sans obstacle, bientôt il faudrait dévier les tournées des facteurs, disperser les mémoires.
Dans un instant

Maintenant


les images, le son et les textes suggèrent et donnent vie au réel.
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