Antoine aimait Marc. Marc aimait Antoine. Il y avait entre eux une franchise et une simplicité que n’altéraient ni la distance ni la rareté de leurs échanges. Antoine aimait Marc pour son écoute si bienveillante qu’elle frôlait la complaisance, sa disponibilité de célibataire, son humour gras d’homme blessé. Marc aimait Antoine pour son assurance mesurée et ses réussites professionnelles, lui qui, à ce sujet-là comme sur tant d’autres, se sentait condamné à l’impuissance ou à l’échec. Il l’aimait aussi par addition de moments passés ensemble, pour sa fidélité aux serments conclus à l’âge où l’on ignore qu’ils sont transitoires. Oui. Ces deux-là s’aimaient et jamais ne perdaient une occasion de se prendre dans les bras pour retrouver la chaleur ancienne qui les unissait.